Le pitch !

Il n'est pas fini, mais presque .


La renaissance de Byzance

Au VIII^e siècle, Byzance revient de loin. En deux siècles, la lutte contre les Perses, les épidémies, les querelles intestines et les invasions arabes ont bien failli abattre l’Empire. Pourtant, bien qu’elle ait perdu de sa superbe, bien que ses villes ne soient plus que des bourgs, Byzance reste un pouvoir universel et Constantinople sa capitale le centre du monde. Comment pourrait-il en être autrement pour celle qui se sait l’héritière de la puissante machine administrative romaine, le dépositaire des savoirs et de la culture des Grecs, et le phare de la chrétienté, la Nouvelle Rome ?

Or, après deux siècles de débâcles militaires et d’instabilité, voilà que la Providence semble lui sourire à nouveau. Une dynastie a finalement réussi à s’implanter durablement et à se rire des tentatives usurpations. Léon III, le premier isaurien, a restauré l’autorité de l’Etat, profitant de ce qu'il avait triomphalement libéré Constantinople mise au siège. Fin stratège, il a su profiter des divisions des Arabes, et son fils Constantin le Cinquième a poursuivi son œuvre. L’insécurité semble n'être plus plus qu’un souvenir. Mais c’est un souvenir cuisant, et en ce VIII^e siècle finissant, l’inquiétude n’a pas disparu. Pire, tout au long du siècle, elle a alimenté de graves controverses autour des icônes, les images saintes. Manifestations divines pour les uns, idôlatrie pour les autres, elles n’ont pas fini de diviser la société byzantine. Pire, Léon III, et plus encore Constantin V, qui leur attribuaient les défaites passées de l’Empire, les ont violemment condamnées et Constantin est allé jusqu'à persécuter les moines rétifs. Cet héritage est difficile à assumer. Les persécutions ont été très mal vécues par une partie de l’aristocratie, proche, et parfois même parente des moines de Constantinople et de Bythinie. Mais comment ne pas croire des Empereurs victorieux ? Les corps d’élite de l’armée, eux, en sont convaincus, les icônes avaient apporté la colère de Dieu, et Constantin V a fait œuvre pie. Il en a été récompensé sur le champ de bataille, et c'est avec nostalgie que l'armée évoque celui qui combattait à leur côté et mettait en fuite les Arabes et les Bulgares par sa seule présence.

Mais Constantin V n'est plus, et son fils Léon IV, qui n'a régné que quatre ans, n'a pas laissé une grande marque dans l'histoire de Byzance, si ce n'est qu'il a tenté d'apaiser les tensions liées à la querelle des Images. Elles sont malheureusement encore très vivaces, et c'est dans ce contexte que Constantin VI, qui n'est encore qu'un enfant, est drapé de la pourpre impériale. Il est cepenant sous la bonne garde d’Irène l’Athénienne, une femme de caractère, qui a su tenir tête à son puissant beau-père, cachant des icônes et des moines dans le Grand Palais. C’est aussi une femme ambitieuse, qui a bien l’intention d’assumer pleinement la Régence et ne compte pas lâcher une once de pouvoir aux oncles de son fils.

Avec un enfant et une femme au pouvoir, l’aigle à deux têtes semble à nouveau fragile et suscite bien des convoitises. A Constantinople d’abord, où certains se prennent à rêver revêtir le manteau de pourpre, mais aussi à Bagdad, où les descendants d’Abbas puisent une énergie nouvelle et semblent être parvenus à réunifier les forces de l'Islam, mais aussi en Occident, où les « fils » de Byzance, les Francs et le Pape, ne se pressent plus pour honorer leurs alliances.

Dans ce contexte, des places sont à prendre, ou à perdre. Les corps d’élite de l’armée craignent une réaction des adorateurs des images, dont l'idolâtrie sacrilège attirerait sur eux la fureur divine et la défaite, les moines de Constantinople croient voir venir l’heure de leur triomphe, celle qui fera de leurs pairs des martyrs et de leurs monastères des puissances, tandis que beaucoup d'aristocrates observent avec méfiance ce Palais qui se peuple d’ennuques aux ordres de l’Athénienne.

Les équilibres de pouvoir sont fragiles, les plaies mal cicatrisées : à l'intérieur comme à l'extérieur, tout peut basculer d'un moment à l'autre. Byzance avait repris confiance en elle, sa renaissance serait-elle compromise ?

Très chouette présentation (je viens de voir que j'avais été intégrer au groupe aujourd'hui! )! Agréable surprise

Akae +1.

Je parcours le forum dédié du coup, et c'est pour l'instant hautement interessant!

J'ai inscrit tous ceux qui avaient manifesté de l'intérêt pour cette création, chose que j'aurais dû faire il y a bien longtemps.

D'un autre côté, il y avait moins à montrer. Je suis content que ça vous plaise !

vouiii très intéressant!

Je me rends compte avec horreur que je n'avais pas posté le moindre mot dans ce forum.
Réparons cette erreur en reprenant ce pitch. Il est très bon, je trouve, même si très (trop?) érudit (comprendre qu'il parlera moins à un béotien qu'à un type qui a lut tout le bouquin déjà ou a une connaissance de cette période historique). Je vais donc jouer au béotien (ce qui ne sera pas très dur vu mes connaissances sur cette période).
Ceci étant dit, je vais juste le reprendre et décrypter les thèmes qui vont donc être traités par le jeu au vu de ce pitch pour voir si ça concorde avec le souhait de l'auteur. "Ca va mieux en le disant" comme on dit. Attention, si ça ne concorde pas, il faudrait du coup légèrement le modifier

Macbesse a écrit:La renaissance de Byzance

Au VIII^e siècle, Byzance revient de loin. En deux siècles, la lutte contre les Perses, les épidémies, les querelles intestines et les invasions arabes ont bien failli abattre l’Empire. Pourtant, bien qu’elle ait perdu de sa superbe, bien que ses villes ne soient plus que des bourgs, Byzance reste un pouvoir universel et Constantinople sa capitale le centre du monde. Comment pourrait-il en être autrement pour celle qui se sait l’héritière de la puissante machine administrative romaine, le dépositaire des savoirs et de la culture des Grecs, et le phare de la chrétienté, la Nouvelle Rome ?

Byzance aux deux visages donc ou en tout cas Byzance n'est pas statique. Dynamisme propice à des aventures. Intrigues et guerres sont à prévoir. Orgueil probable des personnages car ils sont au "centre du monde" et héritiers de grandes civilisations.

Macbesse a écrit:Or, après deux siècles de débâcles militaires et d’instabilité, voilà que la Providence semble lui sourire à nouveau. Une dynastie a finalement réussi à s’implanter durablement et à se rire des tentatives usurpations. Léon III, le premier isaurien, a restauré l’autorité de l’Etat, profitant de ce qu'il avait triomphalement libéré Constantinople mise au siège. Fin stratège, il a su profiter des divisions des Arabes, et son fils Constantin le Cinquième a poursuivi son œuvre. L’insécurité semble n'être plus plus qu’un souvenir. Mais c’est un souvenir cuisant, et en ce VIII^e siècle finissant, l’inquiétude n’a pas disparu.

Importance de la situation politique. "Providence"? Importance du sacré, du divin ou en tout cas du surnaturel? "Inquiétude", donc malgré la gloire dont elle est auréolée, un spectre doit planer sur Byzance (crainte que les personnages doivent ressentir: invasions, guerres, fin de leur civilisation, fin d'une stabilité politique interne?).

Macbesse a écrit:Pire, tout au long du siècle, elle a alimenté de graves controverses autour des icônes, les images saintes. Manifestations divines pour les uns, idôlatrie pour les autres, elles n’ont pas fini de diviser la société byzantine. Pire, Léon III, et plus encore Constantin V, qui leur attribuaient les défaites passées de l’Empire, les ont violemment condamnées et Constantin est allé jusqu'à persécuter les moines rétifs. Cet héritage est difficile à assumer. Les persécutions ont été très mal vécues par une partie de l’aristocratie, proche, et parfois même parente des moines de Constantinople et de Bythinie. Mais comment ne pas croire des Empereurs victorieux ? Les corps d’élite de l’armée, eux, en sont convaincus, les icônes avaient apporté la colère de Dieu, et Constantin V a fait œuvre pie. Il en a été récompensé sur le champ de bataille, et c'est avec nostalgie que l'armée évoque celui qui combattait à leur côté et mettait en fuite les Arabes et les Bulgares par sa seule présence.

Importance des icônes. Thème majeur par la place accordée et sa situation dans le pitch. Importance du religieux. Climat de persécution. Division de la société. Choix d'un parti à prendre pour les personnages. "Déroute par sa seule présence" = Miracle? En tout cas hauts faits de la part de certains personnages (applicable aux PJ?)

Macbesse a écrit:Mais Constantin V n'est plus, et son fils Léon IV, qui n'a régné que quatre ans, n'a pas laissé une grande marque dans l'histoire de Byzance, si ce n'est qu'il a tenté d'apaiser les tensions liées à la querelle des Images. Elles sont malheureusement encore très vivaces, et c'est dans ce contexte que Constantin VI, qui n'est encore qu'un enfant, est drapé de la pourpre impériale. Il est cependant sous la bonne garde d’Irène l’Athénienne, une femme de caractère, qui a su tenir tête à son puissant beau-père, cachant des icônes et des moines dans le Grand Palais. C’est aussi une femme ambitieuse, qui a bien l’intention d’assumer pleinement la Régence et ne compte pas lâcher une once de pouvoir aux oncles de son fils.

Situation politique instable, propice aux intrigues. Instabilité. A nouveau, importance de la situation politique. Probable tournant historique important (si l'Histoire peut être modifiée par les actes des PJ).
(Une faute corrigée en gras)

Macbesse a écrit:Avec un enfant et une femme au pouvoir, l’aigle à deux têtes semble à nouveau fragile et suscite bien des convoitises. A Constantinople d’abord, où certains se prennent à rêver revêtir le manteau de pourpre, mais aussi à Bagdad, où les descendants d’Abbas puisent une énergie nouvelle et semblent être parvenus à réunifier les forces de l'Islam, mais aussi en Occident, où les « fils » de Byzance, les Francs et le Pape, ne se pressent plus pour honorer leurs alliances.

Situation internationale. Deux possibilités: soit les PJ peuvent voyager en dehors de Byzance (pan diplomatique?), soit Byzance est encerclée d'ennemis et ne peut compter sur ses alliés (climat d'insécurité renforcé, ce qui contredit légèrement un paragraphe précédent). Les PJ peuvent-ils parvenir jusqu'à porter le pourpre impérial ou en tout cas avoir des favoris? A nouveau, les pans politique et militaire semblent être les deux thèmes majeurs pour ce qui est de l'influence des PJ et des pistes de scénar (avec le religieux).

Macbesse a écrit:Dans ce contexte, des places sont à prendre, ou à perdre. Les corps d’élite de l’armée craignent une réaction des adorateurs des images, dont l'idolâtrie sacrilège attirerait sur eux la fureur divine et la défaite, les moines de Constantinople croient voir venir l’heure de leur triomphe, celle qui fera de leurs pairs des martyrs et de leurs monastères des puissances, tandis que beaucoup d'aristocrates observent avec méfiance ce Palais qui se peuple d’ennuques aux ordres de l’Athénienne.

Ascension ou déchéance sociale. Importance du divin et du fantastique, des croyances qui peuvent influencer la réalité? Des factions se mettent en place, les PJ doivent choisir un camp. On retrouve en gros: les moines, les militaires, Irène, les aristocrates.
(Une faute = "d'eunuques")

Macbesse a écrit:Les équilibres de pouvoir sont fragiles, les plaies mal cicatrisées : à l'intérieur comme à l'extérieur, tout peut basculer d'un moment à l'autre. Byzance avait repris confiance en elle, sa renaissance serait-elle compromise ?

Bonne fin de pitch pour faire monter la sauce (terminer par une question, ça fait toujours son petit effet). L'instabilité politique est seule reprise ici mais peut inclure le problème des icônes, les dissensions internes, etc.
En l'état, bon pitch (en fait c'est plus un 4e de couverture qu'un pitch, trop long), fluide, lisible et donnant envie de jouer. Univers riche et propice aux scénars.
Reste toutefois en suspens l'importance et le rôle des PJ dans cette situation. Aucun doute, il s'agit d'un jdr historique puisque seul le contexte a été traité.

My 2 cents

Je vois à tes commentaires que j'ai fait passé ce que je voulais faire passer. C'est une bonne chose.